C’est devant une salle comble que la direction du Cabaret du Casino de Montréal présentait 50 ans plus tard, les 50 chansons qui ont marqué 1967, l’année de l’Exposition universelle de Montréal. Il ne faudra jamais oublier qu’Expo 67 a attiré près de 55 millions de visiteurs provenant de toutes les parties du monde et qu’elle a mobilisé autant des architectes, ingénieurs, hommes de sciences et des artistes qui ont créé sur l’Ile Sainte-Hélène un lieu exceptionnel dans le monde.
C’est pour célébrer les cinquante ans de l’Expo que le Casino de Montréal a voulu faire revivre en chansons et en images un événement qui a changé le peuple du Québec à tout jamais. Fini, l’isolement des Canadiens-Français de l’époque, les Québécois s’ouvraient au monde dans la bonne humeur et la cordialité. Et tout ça se passait alors que le flower power s’imposait dans le monde de la mode, de la musique et des arts en général alors que l’on prêchait le peace and love, partout sur la planète.
Il n’y avait pas que les chansons qui touchaient les spectateurs au Cabaret du Casino de Montréal, il y avait aussi les vidéos tournés lors de l’Expo ainsi que les images des pochettes de disques de l’année 67. Un véritable voyage dans le temps alors que chacun dans la salle, revivait ses souvenirs de l’Expo avec émotion. J’ai vu des sourires, des yeux mouillés et des gens qui tapaient du pied, comme s’ils ne pouvaient résister à la danse.
Tout le monde connaissait les succès proposés qui sont devenus des classiques. Il faut croire et vous en jugerez vous-même, que l’année 1967, fut une année de création exceptionnelle au niveau de la musique, autant en France, en Grande Bretagne, aux États-Unis et au Québec.
Cinq interprètes dont Nanette Workman, accompagnée de Don Campbell, David Latulipe, Marianne Mathieu et Treecy McNeil ont repris non-stop, les 50 chansons les plus marquantes de 67, entourés de quatre danseurs et cinq musiciens avec les images qui se succédaient et s’harmonisaient parfaitement avec la musique.
Après la chanson-thème de l’Expo67. Originalement interprétée par Donald Lautrec, on reprend les grands succès français, L’important c’est la rose de Bécaud, Fleur d’amour et d’amitié qu’avait créé Johnny Hallyday en 1967, alors qu’il avait délaissé le rock pour un certain temps pour suivre la mode flower-power. Hallyday a d’ailleurs suivi toutes les modes durant sa carrière, ce qui lui a permis de toujours rester en haut de l’affiche. Cette chanson est interprétée par Nanette Workman et David Latulipe. Nanette est époustouflante, comme toujours. Par la suite, on a entendu, (Une larme aux nuages d’Adamo), Puisque l’amour commande (Enrico Macias), C’est ma chanson, qui a été un tube pour Petula Clark. Cette chanson de Charlie Chaplin est extraite du film La comtesse de Honk Kong. Deuxième succès d’Adamo en 1967, Inch Allah et le plus grand succès de Claude François Comme d’habitude.
Un hommage au Beatles suivra avec cinq chansons qui ne disparaîtront jamais : Hello Goodbye, Penny Lane, Lucy in the sky with diamond, Sergent Pepper’s lonely heart club band et All you need is love.
Par la suite, c’est le volet chanson québécoise qui en est encore à ses premiers balbutiements. Encore beaucoup de traductions de succès américains comme La dernière valse, succès de Ginette Reno, Petit homme, chantée par Nanette (on ne connaissait que son prénom à l’époque), Donne-moi ta bouche (Pierre Lalonde). Mais de bonnes compositions québécoises dont La Manic de Georges Dor, La Ronde de Marc Gélinas, etc.
Les succès américains sont évidemment beaucoup plus nombreux. Light my fire des Doors, The Letter, The Beat goes on de Sonny and Cher, Like a rolling stone de Bob Dylan, A whiter shade of pale et Nights in white satin des Moody Blues ont marqué la jeunesse des sixtees.
La pop music n’est pas en reste avec un succès des Four Seasons qui se sont produit au Théâtre de L’Expo et interprété leur hit de l’année Can’t take my eyes off you qu’un certain Neil Diamond occupait la première partie du spectacle et chantait Girl you’ll be a woman soon. Les Beach Boys imposait un nouveau style avec Good vibrations et Frank Sinatra interprétait avec sa fille Nancy, Something Stupid et Jefferson Airplane, planait avec Somebody to love..
Le spectacle s’achevait avec du soul dont trois succès de la grande Aretha Franklin (Respect, A natural woman, Chain of fools), le fameux Soul man de Sam and Dave, Sweet soul music, No mountain high enough de Marvin Gaye.
Ces chansons ont été interprétées, je le répète pour souligner le travail de ces chanteurs et chanteuses trop souvent dans l’ombre sauf Nanette workman évidemment, par Marianne Mathieu, David Latulipe, Don Campbell et Treecy McNeil.
Un spectacle émouvant qui fait revivre l’Expo et que vous pourrez voir au Cabaret du Casino de Montréal jusqu’au 24 août.
Photo © Daniel Daigneault