L’Usine C explore l’ère du « BlingBling » à travers une relecture audacieuse de la figure de Jésus
Le BlingBling, c’est le déclin de l’Amérique, la mort de la culture et le triomphe du spectacle.- Philippe Boutin
Hier soir, le théâtre Usine C a été le théâtre d’une proposition artistique pour le moins singulière avec la première de The Rise of the BlingBling – Le diptyque. Fruit de l’imagination du dramaturge Philippe Boutin et de sa compagnie Empire Panique, cette œuvre se présente comme une fresque pop mystique grandiose, offrant une relecture détonante des enseignements philosophiques de Jésus-Christ, filtrée par le regard d’un enfant présenté comme à la fois turbulent et prodigieux.
The Rise of the BlingBling – Le diptyque nous a offert une réflexion critique sur la société contemporaine et son obsession pour le spectaculaire. Sur une scénographie élaborée, le public a découvert l’histoire d’un jeune homme animé par une quête solitaire : sauver le monde.
Pour illustrer l’impact de ce récit fondateur sur la civilisation occidentale, la scène se transforme en un véritable carrefour des arts de la scène. Danse, théâtre, kung-fu, pantomime, comédie musicale et lipsync s’entremêlent, allant jusqu’à intégrer des anges évoluant sur patins à roulettes, témoignant de l’audace de la mise en scène.
Cette proposition scénique ambitieuse met en lumière le talent d’une distribution riche et variée par Rosie-Anne Bérubé-Bernier, Jaleesa Coligny, Larissa Corriveau, Maxime Genois, Léo Hamel, Émilou Johnson, Pierre Labbé, Simon Landry-Désy, Étienne Lou, Emmanuelle Lussier-Martinez, Maxime Mompérousse, Cécile Muhire, Christophe Payeur, Clara Prévost, Nikolas Pulka, Raphaëlle Renucci, Frédérique Rodier, Valmont Harnois, Vincent Kim, Kimberley de Jong et un enfant.
L’univers dépeint sur scène est peuplé de figures hétéroclites : cowboys, divinités et créatures étranges évoluent au sein de cette fresque théâtrale à la fois audacieuse et baroque. La pièce soulève une interrogation fondamentale sur l’omniprésence des « super-héros » dans le paysage culturel actuel.
Ces figures emblématiques, omniprésentes dans la consommation médiatique, sont présentées comme une fenêtre sur les désirs et les angoisses qui traversent la société contemporaine. En juxtaposant ces mythes contemporains au récit biblique, la performance délivre un message simple mais radical : « La violence est vaine. Qui sommes-nous pour juger autrui ? L’amour mutuel, l’entraide, l’amour même de nos ennemis – voilà le véritable miracle, la véritable révolution. »
7, 8, 9, 10, 16, 17 mai