Carène Ponte a publié en aout dernier son plus récent roman Et ton cœur qui bat, aux éditions Michel Lafon. Ce roman aborde un sujet assez délicat et complexe, le deuil, mais il le fait de manière à la fois drôle et enrichissante. Bien qu’on soit bouleversé par moment, ce roman est au final très réconfortant et divertissant.
Résumé : Au Meilleur Ami de l’Homme : un hôtel insolite où devant chaque chambre vous attend un petit chien abandonné que vous pourrez adopter ou non en partant.
Voyag’Elles : un guide touristique « spécial femmes » que Roxane a créé avec son amie Sam, et auquel elle a adjoint un blog irrésistible où elle raconte ses péripéties dans tous les coins de France.
Roxane : en dehors de son blog, une boule de souffrance rongée de culpabilité et de haine envers le responsable de son malheur.
Mais dans l’hôtel où Roxane a décidé de poser ses valises, pour Voyag’Elles, il y a des personnes sages qui, malgré les cruautés du destin, se consolent grâce aux petits bonheurs de la vie… et y trouvent la force d’affronter le lendemain. Dans ce nouveau roman de Carène Ponte, on découvre Roxane qui, si son quotidien est une personnalité irrésistible et pleine d’humour, laisse place le soir venu au désespoir le plus profond. Quel drame a t’elle vécu pour en arriver là ? Le pire de tous… Réussira-t’elle à remonter la pente ? Un roman du rire aux larmes…
J’ai découvert cette autrice avec son précédent roman Avec des si et des peut-être, et son humour et sa profondeur m’avaient complètement conquise. À nouveau, Carène Ponte nous offre avec Et ton cœur qui bat, un roman avec beaucoup d’humour, surtout dans la portion du blogue de Roxane. Si ce blogue existait vraiment, j’y serais assurément abonnée. C’est également un roman bouleversant, car l’autrice y aborde les différentes étapes du deuil et on voit Roxane passer à travers ces étapes de manière très douloureuse. En même temps, ce roman est réconfortant et enrichissant, car on y rencontre des personnages très attachants et on voit Roxane sortir la tête de l’eau et réapprendre à aimer la vie, les gens et elle-même. Avec ce roman, on comprend mieux ce que les gens peuvent vivre, lors de deuils violents, la colère, le déni, la culpabilité, le désir de fuite, le chagrin, jusqu’à l’acceptation et éventuellement le pardon.
Ne voulant pas en dire trop sur l’histoire que l’autrice nous propose, pour laisser la surprise aux lecteurs, je dirai seulement que l’on suit Roxane dans ses périples en Carmagne, où elle s’installe pour quelques jours, dans un hôtel fort original et qu’elle découvre la région pour en écrire des billets sur son blogue. Ces endroits qu’elle visite sont inventifs et s’ils existaient, j’aurais le goût de les essayer. Par exemple, il y a le Laboratoire des senteurs, où on peut fabriquer sa propre essence de parfum. D’autres billets sont extrêmement drôles à lire, lorsqu’elle y décrit ses expériences assez cocasses : «Qui dit Carmagne dit … balade à cheval!… La première épreuve a donc consisté à monter sur la bête. Pour ceux qui, comme moi, n’ont jamais grimpé sur un animal de ce genre, je vous conseille de demander un petit marchepied pour vous aider. J’ai tenté pour ma part le lancer de jambe d’un côté avec de l’autre un pied dans l’étrier, j’ai failli décéder d’une rupture des ligaments avant même le départ.»
Carène nous présente aussi des personnages très attachants dans cet hôtel où l’on dépose devant chaque chambre un panier avec un chien que l’on peut adopter à la fin de son séjour. Quelle belle idée originale et audacieuse ! On découvre son propriétaire Frédéric et sa fille de 12 ans Albane, une boule d’énergie qu’on ne peut qu’aimer instantanément. Il y a aussi Gwenole, ce vieil homme aux cravates colorées qui visite son épouse tous les deux jours, en espérant qu’un jour elle le reconnaisse. Son histoire est très touchante.
Bref, on ne s’ennuie aucunement avec ce roman. On rit. On pleure (oui, ayez des mouchoirs sous la main). On est émus et réconfortés de savoir que tout finit bien. Voici un extrait où Roxane finalement accepte ce qui est. Et elle pourra alors aller de l’avant avec le reste de sa vie.
«Parce que les scénarios qu’on élabore ne servent à rien.
Parce qu’on ne peut rien changer à ce qui s’est passé. Parce qu’on peut passer sa vie à se culpabiliser, à se dire qu’on aurait dû prendre d’autres décisions, au bout du compte la réalité sera toujours la même.
Parce qu’il est inutile d’ajouter de la colère à la tristesse.
Parce qu’il est temps de vivre avec cette réalité.
Parce que vivre avec, ce n’est pas oublier.»
Lauréate du prix écrire au féminin, Carène Ponte est l’auteure d’Un merci de trop, de Tu as promis que tu vivrais pour moi, et Avec des si et des peut-être des romans remarqués (et remarquables). Plus de 25 000 exemplaires vendus de ses deux premiers romans.
Parution : août 2020
Prix : 29,95$
Édition Michel Lafon : https://michel-lafon.ca/