C’est le 21 février prochain que prend l’affiche au Québec le long métrage FAHIM du cinéaste et acteur français Pierre-François Martin-Laval. Inspiré d’une histoire vraie, le film met en vedette Assad Ahmed, Gérard Depardieu, Isabelle Nanty et Mizanur Rahaman. Ce film est l’adaptation du récit autobiographique Un Roi clandestin, écrit par Fahim Mohammad, Sophie Le Callennec et Xavier Parmentier, paru aux Éditions Les Arènes en 2014. Ce film lumineux met de l’avant la résilience, l’entraide, l’amitié, le courage et l’acharnement.
Résumé : Forcés de fuir leur Bangladesh natal, le jeune Fahim et son père quittent le reste de la famille pour Paris. Dès leur arrivée, ils entament un véritable parcours du combattant pour obtenir l’asile politique, avec la menace d’être expulsés à tout moment. Grâce à son don pour les échecs, Fahim rencontre Sylvain, l’un des meilleurs entraîneurs d’échecs de France. Entre méfiance et attirance, ils vont apprendre à se connaître et se lier d’amitié. Alors que le Championnat de France commence, la menace d’expulsion se fait pressante et Fahim n’a plus qu’une seule chance pour s’en sortir : être Champion de France.
Cet excellent film met en lumière le parcours extrêmement difficile des réfugiés qui demandent l’asile politique. De plus, on en apprend beaucoup sur la philosophie et les stratégies aux échecs.
Les premières minutes du film nous montrent des images d’émeutes réelles au Bangladesh et nous entrainent ensuite dans la réalité du film au Bangladesh, dans la famille de Fahim, avec sa mère, son père et sa grande sœur et son petit frère. On voit comment ils vivent et c’est très intéressant de voir comment ils sont différents de nous. Puis, rapidement, on comprend que le père va tenter de quitter le pays avec son fils, sans qu’on ne sache trop pourquoi, et on suit leur périple complexe, périlleux et dangereux jusqu’en France. Ce n’est que plus tard que l’on comprendra pourquoi ils ont dû partir ainsi. Personnellement, j’aurais aimé que l’on mette un peu plus l’accent sur la situation politique qui a fait fuir Fahim et son père pour que l’on comprenne mieux l’urgence de partir.
Par la suite, c’est avec beaucoup d’émotions que l’on regarde Fahim et son père tenter de surmonter les difficultés d’intégration, les démarches administratives fastidieuses, l’apprentissage de la langue, la recherche de travail, vivre dans la rue par moment, en plus de se sentir loin des leurs, d’avoir l’impression d’abandonner leurs proches. Pierre-François Martin-Laval a réussi à ne pas sombrer dans le pathos et à nous présenter un film extrêmement lumineux, avec beaucoup de résilience et sans jugement de part et d’autre.
On nous présente aussi des personnages sympathiques, auxquels on s’attache rapidement. Que ce soit le jeune Fahim et son père, ou encore les jeunes enfants qui apprennent à jouer aux échecs avec Fahim, qui ont chacun leur charme, leur particularité qui nous attendrissent. L’amitié qu’ils développent entre eux est admirable.
Et que dire de l’entraineur, Sylvain, joué avec panache et tendresse par Gérard Depardieu. Personnellement, je trouve que c’est un de ses meilleurs rôles depuis longtemps. Il réussit à créer un personnage à la fois bourru, un professeur rustre qui nous laisse à l’occasion une fenêtre ouverte sur son cœur tendre. Le duo qu’il forme avec le jeune Assad Ahmed, dont c’est le premier rôle à l’écran, fonctionne à merveille. Il parait que pour le jeune Assad ne parlait pas français quand il a passé son audition, car il venait d’arriver en France, que trois mois plus tôt. Il a été d’un naturel pour interpréter ce personnage de Fahim, tout en candeur et en fraicheur.
Le rôle du père a été donné à Mizanur Rahaman. Son personnage nous touche en plein cœur, alors qu’on le voit tenter tout ce qu’il peut pour avoir une meilleure vie pour son fils. Les larmes nous montent aux yeux de le voir s’acharner à trouver du travail, tenter de comprendre la langue, de s’adapter et de vivre dans la rue pour sauver son fils.
Suite au visionnement de ce film, je n’ai pas pu m’empêcher de faire des recherches pour en connaître plus sur l’histoire réelle de ce jeune migrant bangladais régularisé en 2012 après avoir remporté le Championnat de France d’échecs pupilles. À la fin du film, on voit des photos du vrai Fahim et de son entraineur. On peut dire que les ressemblances sont frappantes.
Le film est d’une grande humilité et sensibilité et à la fin du visionnement du long métrage, on ne peut que voir différemment le combat de ces gens exilés qui tentent de s’intégrer dans un autre pays et ne cherchent qu’à obtenir une meilleure vie pour eux et leur famille. Quelle belle leçon de vie !
Les Films Opale
Affiche, photos et bande-annonce : https://www.lesfilmsopale.com/fahim
Avec
Ahmed Assad (Fahim)
Gérard Depardieu (Sylvain)
Isabelle Nanty (Mathilde)
Mizanur Rahaman (Nura le père de Fahim)
Pierre-François Martin-Laval (Peroni)
Didier Flamand (Fressin)
Pierre Gommé (Eliot)
Réalisateur Pierre-François Martin-Laval
Scénaristes Pierre François Martin-Laval, Thibault Vanhulle, Philippe Elno
Producteur Patrick Godeau
Genre Drame biographique
Durée 107 minutes
Pays France
Langue Français
Année 2019
Crédit photos : Courtoisie Les Films Opale