«Avec le temps va tout s’en va», chantait Léo Ferré, ce géant de la chanson française, décédé il y a maintenant 30 ans! Pour rendre hommage à l’immense artiste à qui l’on doit aussi C’est extra, Est-ce ainsi que les hommes vivent, Jolie môme et La vie d’artiste, le chanteur québécois Moran a fait appel, entre autres, au fils du disparu, Mathieu Ferré. Au programme: une quinzaine de chansons de Léo dans de nouveaux arrangements du pianiste et compositeur québécois Martin Lizotte. Ce spectacle est «un devoir de mémoire essentiel», nous explique Moran, en entrevue.
«Avec humilité et affection»
Comment revisiter des classiques si intimement liés à Ferré, qu’il s’agisse de Cette blessure ou Ni Dieu, ni maître ?
«Avec beaucoup d’humilité, d’affection et d’admiration», répond Moran qui est lui-même un auteur-compositeur-interprète expérimenté.
Né à Montréal en 1973, Jean-François Moran a d’ailleurs gravé quatre albums, après avoir remporté le concours Ma première place-des-Arts, en 2005.
Actif sur les scènes musicales québécoise et française, il est également deux fois lauréat du Coup de cœur francophone de l’Académie Charles-Cros, en 2008 et 2012.
Au cours de ses voyages en Europe, il a rencontré Mathieu Ferré qui a contribué à la création de ce spectacle en hommage à son père.
«Il nous a invité en Toscane dans la dernière demeure de Léo, où Mathieu vit toujours avec sa mère, Marie-Christine Diaz.
On en a profité pour tourner quelques images des lieux qui seront présentées au cours de la soirée. On verra aussi Mathieu lire des textes inédits de son père sur vidéo.»
Pour ce qui est de la musique, «Martin (Lizotte) a fait tous les arrangements avec un énorme respect ! Je dirais que ce qui nous a guidé, c’est notre volonté de mettre l’accent sur la poésie.» Le violon, la contrebasse et le violoncelle, entre autres, porteront les mélodies de Ferré, interprétées par Moran. «Cet hommage me tient à coeur, car je dois dire que ma fascination pour l’oeuvre de Léo a joué un rôle déterminant dans ma décision de me lancer à mon tour dans la vie d’artiste, vers l’âge de 18 ans.»
«On oublie le visage et l’on oublie la voix»
Cela dit, Jeff Moran qui enseigne à l’École nationale de la chanson, à Granby, y a fait une troublante constatation. «J’y côtoie des jeunes dans la vingtaine et la trentaine qui ont l’ambition de devenir auteur-compositeur-interprète et qui ne connaissent pas du tout Ferré! C’est pourtant l’un des plus grands! Ils ne peuvent pas nommer une seule de ses chansons!» Cette réalité sembler donner cruellement raison à l’auteur-compositeur français qui a connu son plus grand succès en chantant: «Avec le temps… On oublie le visage et l’on oublie la voix»
Moran mettra donc tout en oeuvre pour faire revivre ce monument de la chanson qui s’est éteint le 14 juillet 1993, à l’âge de 76 ans. En plus des incontournables, on nous promet des titres encore plus rares dont Le Chien, une pièce du premier volume de l’album Amour Anarchie, ainsi que la bouleversante Tu ne dis jamais rien de son disque emblématique, La Solitude.
Moran – La vie d’artistes / Hommage à Léo Ferré
Au Club Soda, le 7 novembre, à 20h. / Détails
Coup de coeur francophone : du 2 au 12 novembre

La 37e édition du Coup de coeur francophone se déroulera à compter de mercredi, 2 novembre, dans diverses salles de Montréal.
Fidèle à sa tradition, ce festival vise à faire la promotion de la culture francophone canadienne, avec des spectacles mettant en vedette des artistes de plusieurs générations.
Cette année, on y présente, notamment : Fanny Bloom, Viviane Audet, Chloé Sainte-Marie, Comment Debord, Gilles Valiquette, ainsi que Le roy, la rose et le lou(p) qui réunit : Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy.
Quant à Pierre Flynn, il soulignera ses 50 ans de carrière sur la scène du Gesù, le 3 novembre. Seul sur scène, l’auteur-compositeur-interprète s’amène avec un nouveau spectacle intitulé Sur ma route, conçu comme une rétrospective de son répertoire.
Programmation complète: www.coupdecoeur.ca