Jogjakarta, LA ville culturelle de l’île de Java en Indonésie, un sanctuaire. Dernière étape de mes escapades asiatiques avant l’avion qui me ramènera en France. Après neuf mois en Asie, de la Russie jusqu’au Cambodge (les voyages de tic et tac), je finis sur ces terres îliennes : d’abord Flores Island (article ici), puis Bali et enfin Java.
Pendant une semaine, je vais être émerveillée, chaque jour, par cette ville qui abrite tant de trésors. Toutes les photos ©Clem Latique.
On commence par la fabrication des marionnettes. Ils utilisent des peaux de buffles, qu’ils percent avec des clous pour en créer des motifs.
Chaque motif représente un lien avec la terre, la nature et des croyances, rien n’est fait au hasard. Les dessins sur la chevelure de cette marionnette (photo ci dessus) représente par exemple les éléments de la terre (eau ou vent).
Pour l’attraction touristique, leur « corps » est modifié, peint, puis vendu et/ou utilisé pour le théâtre. Au départ, les marionnettes sont asexuées. Prévues pour faire du théâtre d’ombre, elles représentent l’âme d’une entité et non son apparence. L’apparence n’est qu’un superflus, ce qui compte c’est l’âme de l’être car c’est celui que le ciel voit, c’est celui que la terre reconnaît, peut importe qui nous voulons être, notre âme reste intacte (croyance). Le théâtre de marionnette appelé « Wayang » a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Jogjakarta est aussi réputée pour l’orfèvrerie, si on prend le temps de se promener dans le quartier de kota-gede, on peut facilement trouver une fabrique familiale comme celle-ci.
Ensuite, on part du côté des batiks, qui est clairement la fierté de la ville. L’art du batik se trouve à chaque coin de rue, l’affluence touristique fait qu’il est probable de tomber sur des faux, malheureusement, car tout le monde veut le sien! Ce qui distingue les vrais des faux, c’est le lavage. Si vous le lavez et que la peinture s’enlève, c’est qu’il est faux! Toujours demander aux vendeurs qu’ils les lavent devant vous!
Comment fait-on un batik? C’est un procédé qui nécessite une minutie, une patience infinie et un talent indéniable!
Ensuite, on teint le reste du tissu par trempage et avec un pinceau pour les détails du dessin. Enfin, on lave le tissu pour enlever la cire et le tour est joué!
Une école d’art a un atelier/boutique dans le centre (très connu) et vous pouvez, gratuitement, y aller pour essayer, observer les artistes, avoir une visite guidée. À la fin, vous pouvez choisir parmi des centaines de toile laquelle vous fait envie! La visite et les ateliers sont gratuits car l’intérêt est que vous achetiez les toiles des artistes de l’école pour promouvoir leur talent.
Puis, vers la tombée de la nuit, un spectacle des plus insolites prend vie à proximité du palais du sultan. Nous sortons, là, des classiques artistiques pour aller vers des idées nouvelles!
Les Javanais sont pleins de surprises! Ils retapent des vans et vieilles voitures pour qu’ils s’animent lorsqu’il fait nuit. Vous pouvez louer un tour avec ces voitures qui ne roulent qu’à … pédales!
Ce spectacle ne dure que 2h, vers 20h tout s’arrête et on attend le lendemain pour voir de nouvelles déco qui nous auraient échappées la première fois!
Le graffiti est aussi très présent en ville, cet art est à chaque coin de rue et ruelle, pour notre plus grand plaisir !
Après cet interlude « streetart », je terminerais cet article sur une touche plus traditionnelle, la musique et la danse locale… Au palais du sultan, il est possible d’assister aux répétitions de la danse javanaise puis, aller ensuite assister au spectacle avec costumes et histoire. Car chaque danse va avec un orchestre (gamelan, musique traditionnelle) et raconte une légende indienne. Bon, il n’y pas de traduction pour nous touristes mais le plaisir des yeux et des oreilles y est!
Cette ville m’a touchée par tant d’ouverture culturelle, malgré un passé colonial fort. L’Indonésie a été un grand carrefour commercial, plusieurs cultures, religions, croyances, ethnies, et autres se sont retrouvées ensemble et Jogjakarta reflète complètement cette ouverture d’esprit. Et je n’ai évidement pas mentionné la sympathie et la gentillesse des locaux qui mériteraient sûrement un article à eux seuls!