La comédie romantique de Mathieu Quesnel et Nathalie Doummar qui a séduit le public de La Licorne en 2017, renaît chez Duceppe ce printemps. Des comédiens en chair et en os et un public qui s’esclaffe devant les malaises d’ex-amants… il y a si longtemps qu’on avait eu droit à la magie du théâtre en présentiel ! Pourquoi bouder son plaisir !

Claudia et Marc, jadis amoureux, se rencontrent dans un restaurant chinois. Ils ne se sont pas revus depuis des années. Elle a une mystérieuse proposition à lui faire. Mais d’abord, ils se remémorent leur vie de jeunesse, lorsqu’ils parcouraient l’Asie avec leur groupe de musique. Nathalie Doummar et Simon Lacroix sont tellement à l’aise dans leurs rôles que l’on croit volontiers aux demandes plutôt invraisemblables qu’ils vont s’adresser l’un à l’autre. Et puis voilà qu’on sort la guitare et qu’ils entonnent Killing me Softly. S’avouent-ils de manière détournée leurs désirs inassouvis ?

L’ambiguité qui s’installe met en évidence les talents de comique de Lacroix. Non seulement, son ton et ses gestes font rire, mais le public se bidonne aussi en anticipant ses réactions. Cela dit, pour plusieurs spectateurs, la découverte de la soirée sera sans doute Zhimei Zhang, l’autrice de Ma vie en rouge, un récit autobiographique qui entraîne les lecteurs au cœur des changements qu’a subi la Chine durant la Révolution culturelle de Mao (VLB). Cette femme qui a entamé sa carrière d’actrice en 2011 à l’âge de 76 ans, incarne ici une propriétaire de restaurant, peintre à ses heures. Son vernissage présenté en direct sur le web avec réactions instantanées d’internautes est hilarant !
À noter que plusieurs dialogues sont en anglais, comme c’est souvent le cas dans les restaurants chinois montréalais. On entend même un peu de mandarin.
Avec des projections des rues de Montréal durant tout le spectacle, Rodéric Dyon, «chef vidéo», habille de belle manière la grande scène de chez Duceppe et ajoute une touche de réalisme à cette comédie sympathique.
L’amour est un dumpling