Tous les interprètes de La Bohème ont brillé à la Première, propulsés par un Orchestre métropolitain somptueusement dirigé par le mûr Simon Rivard et présenté par l’Opéra de Montréal.
Le plus célèbre opéra de Puccini reluisait de toutes parts, tant en ses décors de resplendissants toits parisiens du Quartier Latin, que par le jeu savoureux de six belles voix d’une distribution étincelante, samedi le 10 mai à la salle Wilfrid Pelletier.
Lauren Margison puis John Brancy
Au premier chef, nous soulignons la belle étoile qui fut celle de Lauren Margison incarnant une Mimi absolument parfaite, un peu à la Renata Scotto. L’autre interprète au niveau d’une Beverley Sills fut celle de Andrea Núñez jouant une provocante Musetta.
Un regard du côté des rôles masculins, nous montre Marcello, chanté par John Brancy (double gagnant des récentes éditions du Concours musical international de Montréal) ayant largement éclipsé cette voix plus solide dans son bas registre qui fut celle de Frédéric Antoun campant le fameux caractère d’amoureux infortuné qui est celui de Rodolfo.
Des voix plus que prometteuses
Dans le rôle de Schaunard, Mikelis Rogers déploie une assurance digne des très grandes voix prêtes à se révéler au monde musical et je ne peux m’empêcher de souligner la somptuosité richissime de ce qu’est devenu, en huit ans de travail depuis notre ultime entrevue au sein de nos pages, la percutante voix virile de Jean-Philippe McClish dans le rôle plus discret de Colline.
Simon Rivard magnifie le Métropolitain
L’Orchestre métropolitain tant laissé à lui-même et à des chefs itinérants des mois durant (pendant lesquels il se trouve à la merci des intempéries du provisoire) a trouvé en l’énergique Simon Rivard un niveau de direction à la Claudio Abbado, rien de moins. Je n’ai souvenir d’une telle richesse sonore, en tous ses pupitres résonnant de joies exquises et de drames émouvants, surtout en son séduisant quatuor à cordes, que bien avant la pandémie.
Ainsi, le mariage savant des voix solistes et de l’orchestre atteignait le véritable niveau d’excellence dont parle abondamment Dietrich Fischer-Dieskau dans son chef d’œuvre La légende du chant (Flammarion, Paris, 1998, 279 pages). En somme, c’est une production digne d’un grand crû montréalais, à saisir au passage!
Chef de l’Orchestre Métropolitain, Simon Rivard.
Mimi: Lauren Margison.
Rodolfo: Frédéric Antoun.
Marcello: John Brancy.
Musetta: Andrea Núñez.
Shaunard: Mikelis Rogers.
Colline: Jean-Philippe Mc Clish.
Alcindoro/Benoit: Valerian Ruminski.
Perpignol: Angelo Moretti; Sergent: Jamal Al Titi
Mise en scène: François Racine et Peter Dean Deck
Éclairages: Nicolas Descoteaux
Chœurs: Claude Webster
Répétiteurs au piano: Francis Perron et Pierre MClean.
Cinq représentations du 10 au 20 mai 2025 soit encore les 13,15,18 et 20 mai 2025.