Dans ce troisième spectacle, Christian Bégin nous fait rire, nous surprend, nous jette dans l’incertitude, nous désarçonne… et on adore ça ! Aussi, inutile de dire que l’impressionnante feuille de route de l’artiste de 59 ans sied parfaitement à son grand retour solo sur scène.
Hier soir, à la Salle Albert-Rousseau, à Québec, dans le cadre de sa première médiatique, les spectateurs ont réservé un accueil très chaleureux à Christian Bégin, qui amorce une tournée partout au Québec. En abordant Les 8 péchés capitaux, avec honnêteté et vulnérabilité, Christian Bégin conserve ce regard lucide, presque désarmant, sur la présence des vices dans nos vies et dans le monde d’aujourd’hui. Alors, cramponnez-vous solidement à votre fauteuil car la ribambelle d’images fortes que l’humoriste déploie tout au long du spectacle brasse la cage, allègrement !
Sur scène, l’artiste aux multiples talents réfléchit, s’interroge, commente et argumente avec la profondeur et l’audace qu’on lui connait. « Par applaudissement, qui dans la salle est venu voir le spectacle dans le but avoué de vérifier si dans la réalité j’ai effectivement le corps que j’affiche sur le poster depuis l’an dernier ? », demande-t-il en amorce de son spectacle. Et parce que sa tête posée sur ce corps musclé est pour lui l’incarnation parfaite des 7 péchés capitaux, Bégin prend un réel plaisir à les passer sur sa lame affûtée, ce qui suscite bien sûr une cascade de rires. Il révélera son 8e péché qu’à la toute fin du spectacle. Un punch final vaut vraiment l’attente !
Afin de partir sur la même base, Christian Bégin s’assure que nous ayons la même définition des choses. Ses explications de ce qu’est une micro-agression « une définition simple, parce qu’on est à Québec » et du concept de consentement adaptatif donnent lieu à des situations complètement hilarantes.

Un feu roulant de sujets
Plus efficaces les uns que les autres, les sujets déboulent à toute vitesse, les mots vont droit au but, la qualité du discours est impeccable, et même les jurons servent le propos. C’est un sans fausse note.
Christian Bégin parle notamment de la facilité avec laquelle les gens expriment leur colère, sur tout, tout le temps, avec pour seul argument – j’ai l’droit de dire ce que j’veux comme que j’veux ; de son problème de ronflement (dont le bruit ressemble aux cris d’un sanglier qui s’étrangle) ; du partage pour recevoir (il a déjà changé six fois sa photo de profil sur sa page Facebook la même journée pour avoir plus de likes ; de sa maîtrise du cunnilingus de diversion (c’est délicieux, prenez et mangez-en tous…mais attention pour ne pas vous déboîter la mâchoire). C’est à crouler de rire.
Le spectacle sans entracte se termine sur un thème rassembleur auquel on adhère totalement.
Christian Bégin a conquis le public et il a amplement mérité son ovation debout. Sans hésitation, il s’agit pour lui d’un retour triomphal.
Courez voir ce spectacle. On se régale du début à la fin.
Les 8 péchés capitaux selon Christian Bégin (mis en scène par Chantal Lamarre) sera de retour à la Salle Albert-Rousseau le 15 février 2023.
Toutes les dates de la tournée à : Les Péchés Capitaux (christianbegin.ca)
Production : KOScène
Crédit-photo : Sébastien Dion
https://www.sallealbertrousseau.com