Un immense bonheur a envahi la Maison symphonique, ce lundi soir, alors que les Cowboys fringants présentaient leurs chansons accompagnées par l’Orchestre symphonique de Montréal. On a d’abord retenu son souffle en voyant s’avancer Karl Tremblay sans barbe et sans cheveux, alors qu’il est en chimiothérapie pour combattre un cancer de la prostate. Mais, dès la première chanson, on a compris que ce solide gaillard n’a rien perdu de sa voix, ni de sa joie de vivre qui est omniprésente chez ses comparses également ! Les orchestrations de Simon Leclerc magnifient les chansons des Cowboys devant une foule en liesse, de rappel en rappel, jusqu’à 22h 45… un lundi soir !

Crédit : Gabriel Fournier
Droit devant
Avant d’être rejoint sur scène par les autres «Cowboys», Tremblay se lance avec Droit devant : «Elle s’ra longue l’expédition Et même si on n’en revient jamais vivant Il faut marcher droit devant». Ce titre, emblématique du groupe le plus populaire du Québec, prend une nouvelle résonance avec l’impressionnante résilience de son interprète qui, malgré ses problèmes de santé, livrera plus de vingt chansons au cours de la soirée.
Ici bas, Les maisons toutes pareilles, En berne, etc., on puise dans les nombreux albums de la formation, sans oublier l’irrévérencieuse Épique Éric tirée des Nuits de Repentigny, paru l’an dernier.
Les arrangements symphoniques de Simon Leclerc sont fascinants ! Cordes, cuivres, percussions, etc., chaque section de l’orchestre est mise à contribution et on ne perd pas un mot de ces textes souvent denses ! Leclerc est aussi un remarquable chef qui sait guider ses musiciens dans l’univers folk et pop du groupe repentignois.

Crédit : Gabriel Fournier
L’opulence orchestrale n’éclipse pas pour autant la sonorité typique des Cowboys qu’on retrouve, entre autres, à travers le violon et l’accordéon de Marie-Annick Lépine. Quant aux deux autres membres du groupe, ils se sont particulièrement fait valoir comme boute-en-train. Jean-François Pauzé s’en est donné à coeur joie en animateur de foule survolté avec ses élans de «cheerleader» ! Quant à Jérôme Dupras, il a plus d’un tour dans son sac pour surprendre le public. Entre autres, il s’est faufilé entre des rangées pour aller verser un verre de champagne (ou d’un autre vin mousseux) à des spectateurs qui ne demandaient qu’à trinquer.
Invités spéciaux

Crédit : Gabriel Fournier
Puisque ce concert est un mariage entre la pop et le classique, on y a invité deux chanteurs d’opéra dont le baryton Dominique Côté et la soprano Karina Gauvin qui se sont prêtés au jeu avec un plaisir évident. Pour sa part, madame Gauvin a bien fait rigoler tout le monde en jouant la méchante avec sa voix aigue dans Marine marchande, interprétée avec Karl Tremblay. Un duo inattendu et mémorable !

Crédit : Gabriel Fournier
Bien droit sur scène jusqu’à la fin de ce spectacle d’environ 2 heures (plus un entracte), Tremblay n’allait pas nous quitter sans chanter les incontournables L’Amérique pleure et Les étoiles filantes. L’émotion a alors atteint un nouveau sommet ! On n’avait sans doute jamais vu autant de lampes de cellulaires allumées en même temps à la Maison symphonique, comme si chacun voulait apporter son étincelle à cette soirée lumineuse !
Les Cowboys fringants sont à la Maison symphonique, ce soir encore, mais vous ne serez sûrement pas surpris d’apprendre que c’est complet. Cela dit, le groupe convie ses admirateurs au Centre Bell le 6 janvier (2023) et au Centre Vidéotron le 14 janvier, dans le cadre d’une tournée où plusieurs concerts affichent complet. Détails
Les Cowboys fringants
Avec l’Orchestre symphonique de Montréal, dirigé par Simon Leclerc
Invités : Dominique Côté (baryton), Karina Gauvin (soprano)
Maison symphonique, 28 et 29 novembre 2022