Ce qui séduit aux premières écoutes du nouvel album de Louis-Jean Cormier, c’est la richesse des arrangements et l’opulence du son qui porte ces dix chansons. Pas de guitares pour cet opus, mais les «synthétiseurs vilains» (c’est écrit dans le livret) de François Lafontaine en imposent ! Bonne idée de Cormier d’avoir rappelé son ex-collègue de Karkwa. La mélodie accrocheuse de Tout tombe à sa place est baignée de synthétiseurs, avec effet de distorsion, qui n’ont rien à envier aux guitares électriques. Ce sont aussi des synthétiseurs plutôt explosifs qui captent l’attention dans J’ai monté, chanson sur l’envers de la médaille du vedettariat, au texte plutôt premier degré : «J’ai monté jusqu’à plus savoir comment redescendre». Les poings ouverts dénonce le racisme sur les réseaux sociaux et se termine par un slam de David Goudreault qui a coécrit les paroles avec Cormier : «Derrière l’écran on t’écrit « Retourne dans ton pays »/J’me dis qu’on vit parmi les rednecks d’Amérique». Face au vent est inspirée de la résilience des Gaspésiens, lors de l’incendie du Théâtre de la Vielle Forge de Petite-Vallée. Arrive ensuite la pièce électro et dansante, Je me moi, sortie l’an dernier. Pas de doute, Quand la nuit tombe rompt avec le folk des autres albums solo de Cormier. Les multi-instrumentistes Alex McMahon (batterie, percussions, synthétiseurs), Guillaume Chartrain (basse, synthétiseurs) Marc-André Larocque (batterie et percussions) sont épaulés par David Carbonneau (trompette), Luc Lemire (saxophones ténor et baryton), et des choristes nommés Marie-Pierre Arthur, Alan Côté et Antoine Gratton.
Louis-Jean Cormier – Quand la nuit tombe
3,5 / 5