Cent ans jour pour jour après la naissance de Maria Callas, la Salle Bourgie présentera, samedi le 2 décembre, un concert-conférence sur cette icône de l’art lyrique. Le conférencier Richard Turp mettra en lumière «certaines facettes inexplorées» de la carrière et la vie légendaires de cette cantatrice née à New York et morte à Paris, à l’âge de 53 ans. Des oeuvres qui ont fait la renommée de La Callas seront interprétées sur scène par la soprano Aline Kutan, accompagnée au piano par Olivier Godin. Quelques films d’archives s’ajouteront à ce voyage dans le temps, intitulé Maria Callas a cent ans !

Fils d’André Turp, ténor québécois de renommée internationale, Richard Turp, qui est lui-même ténor, a chanté, notamment, aux côtés de son père, dans une production de Macbeth de Verdi, à l’Opéra de Montréal, en 1983.
Toujours actif dans le domaine de l’art lyrique, Richard Turp est directeur artistique du Festival de musique de Lachine.
Dès son jeune âge, ce mélomane s’est intéressé au parcours de la soprano grecque au timbre particulier et au talent de tragédienne hors du commun !
Après des débuts professionnels en Grèce, durant la Seconde Guerre mondiale, la carrière de cette artiste, née Sophia Cecelia Kalogeropoulos, a véritablement pris son envol, en Italie, avec la rencontre du chef d’orchestre Tullio Serafin.
«À partir de ce moment, la carrière de Maria Callas monte en flèche durant près de dix ans, je dirais jusqu’en 1955-1956; mais, je dois ajouter qu’on ne s’entend pas toujours sur la période exacte où elle a connu son zénith.»
Quoi qu’il en soit, La Diva a atteint une renommée exceptionnelle qui lui a permis de se produire sur les principales scènes d’opéra du monde: Venise, Rome, Paris, New York, Milan, Londres, etc.
On sait, également, qu’après sa rencontre avec Aristote Onassis, en 1959, Callas ne donne plus que quelques représentations par an, délaissant sa carrière pour privilégier sa relation avec ce richissime armateur grec. Les années 1960 seront marquées par un certain déclin qui se poursuivra jusqu’à la mort de l’artiste en 1977.
Remettre les pendules à l’heure
Richard Turp qui a grandi à Londres, se souvient d’être allé voir Maria Callas, lors de sa dernière tournée internationale lancée en 1973, avec le ténor Giuseppe Di Stefano. Le souvenir de ce concert d’adieu à la capitale britannique le chagrine encore aujourd’hui. «Sa voix était en ruine! C’était d’une grande tristesse! Mais, le public était au rendez-vous car, on voulait voir, en personne, cette prima donna à la fois adulée et décriée.»
Comment le mythe de Callas a-t-il pu traverser le temps, alors que son apogée aura été de courte durée et suivi d’une chute désastreuse ? C’est justement ce que le conférencier veut explorer. «Nous allons remettre les pendules à l’heure», annonce Richard Turp, en se promettant de tempérer certaines affirmations «exagérées» au sujet de cette cantatrice dont la célébrité semble indissociable de sa vie personnelle mouvementée et très médiatisée pour l’époque.
Les spectateurs pourront voir un extrait d’un concert de Maria Callas, à Paris, en 1958 puis, quelques séquences de l’opéra Tosca de Puccini, où elle était en vedette, à Covent Garden, en 1964.
Une tragédie grecque
Callas a vu une grande partie de sa carrière entachée par des scandales qui ont fait la manchette, jusqu’à son décès mystérieux. «Le mot «triste» englobe sa vie qui aura été une tragédie grecque», selon monsieur Turp, dont les propos seront entrecoupés d’extraits d’opéras interprétés sur scène.
Maria Callas a cent ans
Richard Turp, conférencier
Aline Kutan, soprano
Olivier Godin, pianiste
Programme:
VERDI (1813-1901)
« D’amor sull’ali rose », de l’opéra de Il trovatore (extrait vidéo, Orchestre de l’Opéra de Paris dirigé par Georges Sébastian, 1958)
BELLINI (1801-1835)
« Qui la voce » et « Vien diletto », de l’opéra de I puritani
ROSSINI (1792-1868)
« D’amore al dolce impero », de l’opéra de Armida (extrait audio, 1952)
BELLINI
« Casta Diva », de l’opéra de Norma
VERDI
Récitatif et l’aria « Sempre libera », de l’opéra de La traviata
PUCCINI (1858-1924)
« Vissi d’Arte », de l’opéra Tosca
Acte II de l’opéra Tosca (extrait vidéo, Royal Opera House, Covent Garden, 1964)
À la Salle Bourgie, le 2 décembre, à 17h 30 / Billets
Concert-conférence présenté sans entracte
Durée approximative : 1 h 30