Pour la première fois, le Cirque du Soleil a permis aux journalistes d’entrer dans ses studios de répétition. Alors que les préparatifs du nouveau spectacle Sous un même ciel prévu pour avril vont bon train, nous avons pu rencontrer quelques têtes pensantes derrière cette nouvelle offrande. Rencontres avec Nicolas Vaudelet, concepteur costumes, et Pascale Brigitte Boilard, chanteuse et instrumentiste.
Es Devlin, auteure, metteure en scène et scénographe prend le temps d’exposer sa vision. Sous un même ciel, c’est se souvenir d’où l’on vient, pour savoir où on s’en va. Vaste sujet qui va au-delà de la simple pensée ésotérique. Elle essaie de raconter une histoire, celle des liens qui existent entre la planète, les Humains, les animaux… dans ce contexte de fragilité environnementale, essaierait-elle de rappeler les bases de l’Évolution, au sens fraternel du terme ? : « Il s’agit de raconter une histoire, lentement, de comprendre toutes les interactions du vivant. Et constater ce qu’il se passe quand les Humains réalisent qu’ils sont liés les uns aux autres, mais aussi, avec ce qui les entoure. ». Une vision qui s’inscrit dans celle du Cirque depuis les tout débuts. Faire raisonner une fibre en chacun de nous, tout en garantissant le spectacle visuel, sonore et émotionnel. Es Devlin se demande comment faire l’impensable ? Au sens propre comme au sens figuré, mais disons que l’espoir sera le fer de lance de ce nouveau spectacle.
Tous les protagonistes ou presque étaient présents pour cette conférence de presse. Acrobates, c’est certain, mais aussi des artistes de l’ombre… oui et non. Si on remarque peu leurs visages, on ne peut qu’admirer leur travail, l’amour du détail que tous portent à leur art.
Première rencontre avec Nicolas Vaudelet. Collaborateur de longue date du Cirque et du cirque en général, ses yeux brillent lorsqu’il parle du processus de création des costumes. Le mot d’ordre ? Des silhouettes épurées, mais pas lisses. Il nous confie avoir fait un gros travail de texture avec différentes matières. Sous un même ciel signe un peu le retour aux origines du Cirque. Des inspirations de prêt-à-porter, des couleurs naturelles ou des imprimés qui rappellent la nature, des formes géométriques. Et ces masques : 14 animaux différents que nous découvrons, bruts et complexes. Le travail de Nicolas est une symbiose entre les envies de Ed Devlin – et les siennes ! -, le confort et la sécurité des athlètes et l’ambition du spectacle : « On se fait plaisir ! », conclut-il.
Pascale Brigitte Boilard ne s’imaginait pas travailler avec le Cirque, mais elle a conscience que c’est une expérience unique et très enrichissante. Dès l’audition, elle nous confie que l’équipe de création les challenge beaucoup. Sont-ils capables de réagir vite et bien sûr, de s’adapter aux imprévus qui sont légion en tournée ? Beaucoup de surprises jalonnent son parcours depuis son arrivée. Elle insiste sur la belle écoute qui émane de cette équipe où artistes, compositeurs et chef d’orchestre doivent conjuguer leurs envies et toujours, leurs défis. Est-ce facile de trouver sa place dans un monde qui met au premier plan la performance physique ? : « Au Cirque, il y a vraiment une valeur de la notion humaine. Donc oui, il y a les artistes acrobates, mais l’un ne va pas sans l’autre. On ne pourrait pas imaginer un Cirque, sans musique. On est là comme soutien émotionnel, mais les acrobates s’appuient beaucoup sur notre musique pour créer leur numéro. » Tout le monde est donc ensemble pour amener le spectacle plus haut, plus loin.
Sous un même ciel compte sur l’extraordinaire apport de nombreuses ressources différentes, charmantes et sous le charme. Toutes sur scène, comme en coulisses, cherchent à véhiculer une vision candide, mais pas naïve, d’un spectacle qui se veut rassembleur et positif en ces temps perturbés.
Rendez-vous en avril pour en constater ses bienfaits.
Crédit photo : Charles Briand
Sous un même ciel, sera présenté sous le Grand Chapiteau du Vieux-Port de Montréal, du 23 avril au 21 juin 2020. Pour plus d’informations, cliquez ici.