C’est une salle comble et un public enthousiaste qui ont accueilli le premier concert de la prometteuse saison 2024-2025 de l’Orchestre national de jazz (ONJ) ce vendredi 19 septembre à la Cinquième salle de la Place des Arts.
L’artiste remarquable et chanteuse invitée, l’Albertaine Caity Gyorgy a ravi le public dans ce répertoire évoquant la carrière et la voix inoubliable de Ella Fitzgerald chantant autrefois les grands succès du célébrissime Irving Berlin.
Un orchestre qui s’ajuste à chaque mission musicale
L’ensemble de jazz était, ce soir-là, accompagné au Steinway de concert par la pianiste Marianne Trudel, et tous furent à tour de rôle applaudis sans relâche en ses musiciens solistes (dont Bill Mahar et Jocelyn Couture à la trompette). Chaque pièce surenchérissait d’émotions vives au rendez-vous des mélomanes admirateurs du tempérament un peu nostalgique de l’époque (je m’en accuse!).
Bien en vue de tous, cinq saxophonistes dont deux se métamorphosaient à l’occasion en flûtistes, quatre trombones, quatre trompettes, trois musiciens en section rythmique soit le guitariste Steve Raegele, Kevin Warren à la batterie, Rémi Jean-Leblanc à la contrebasse, la pianiste québécoise bien connue puis Jean-Nicolas Trottier à la direction.
Une voix radieuse celle de Caity Gyorgy
La voix souple et virtuose de Caity Gyorgy spécialiste du swing et du bebop, encadrée par Jean-Nicolas Trottier et son ensemble, s’est sensuellement coulée pendant près de deux heures dans le répertoire de la grande Ella Fitzgerald. Qui ne connaît pas cette idole mondiale?
Je l’avais entendue à l’été 1989 (si ma mémoire ne me fait pas défaut) lors de son mémorable passage au Festival de jazz. Blues, swing, vocalises exceptionnelles rappelant Ella, Caity possède comme Fitzgerald, un humour taquin, séduisant, non seulement la juste beauté d’une perlante voix vibrante mais un charme chic. Et tout autant qu’une belle élocution française: elle eut tout au long de ce récital la délicatesse de s’exprimer, à tour de rôle, en français et en anglais.
Une admirable démarche équilibrée
Élégante de changeantes robes chatoyantes Caity Gyorgy a rendu la soirée plus que divertissante dans ce répertoire de la glorieuse époque 1930-1960 durant laquelle Montréal brillait comme un des hauts lieux du jazz en Amérique du Nord.
Je retiendrai parmi presque une vingtaine de chansons célèbres offertes celles-ci en particulier: How deep is the Ocean, You can have him…I don’t want him, Let’s face the music and dance! et la merveille qui ouvrait la seconde partie après l’entracte soit Nature Boy qui est une oeuvre de Eden Ahbez que Nat King Cole avait jadis interprétée de manière sobre, minimaliste, mais immortelle.
Un ensemble ambitieux en grand essor
L’orchestre national de jazz de Montréal reçoit trois niveaux de subventions des différents conseils des arts et varie ses composantes musiciennes jusqu’à plus de 40 musiciens chevronnés. Leur présente saison compte encore sept autres rendez-vous de récitals et concerts dont le prochain programme aura lieu à la salle du Gèsu, le 3 octobre prochain, mettant en vedette le contrebassiste Michael Formanek.
INFOS PRATIQUES
- Orchestre national de jazz : https://www.onjm.ca/
- Caity Gyorgy : https://www.caitygyorgy.com/