Après plus de 20 ans passés loin de « ses cousins québécois », Hugues Aufray donne rendez-vous à ses admirateurs un peu partout au Québec, pour 7 dates seulement. Pour sa première représentation, il nous a offert un contraste poétique entre sa dégaine désormais légendaire et la Maison symphonique, dans laquelle il semblait impressionné de jouer. Un grand garçon de 89 ans qui sait encore s’ébahir des merveilles de son métier.
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Ou plutôt devrais-je dire, de sa façon de vivre, car Hugues Aufray n’a jamais eu la sensation d’exercer un métier. Il est tombé dans la musique par hasard – pour gagner sa vie – mais son amour des mots et des gens a su le guider une petite affaire plus loin que ce qu’il envisageait. Artiste dans l’âme, il n’a pas pu entrer aux Beaux-Arts, mais avec un sourire en coin, nous dit qu’il se retrouve quand même à jouer à la Maison Symphonique ! La vie est bien faite.
L’homme est simple, paisible, fidèle à ses principes, et ne cesse d’évoquer les formidables rencontres qui ont jalonné sa carrière. Il commence son tour de chant avec J’ai rendez-vous avec vous de Georges Brassens, puis Notre sentier de Félix Leclerc. On se surprend à guetter les moments où il nous parle entre ses chansons : M. Aufray n’est pas avare de confidences et nous avons l’impression de rencontrer cet artiste, 60 ans après ses débuts. Il nous apprend ainsi que son frère aîné est un génie des maths, que sa sœur, actrice, a joué dans un film dont la chanson-titre L’eau vive a été composée par Guy Béart, et que son autre frère, parti trop tôt, est enterré au Québec. Hugues Aufray n’a jamais pu émigrer au Canada comme il aurait voulu, mais il lui est lié de manière indéfectible.
Des rencontres artistiques donc, mais aussi des rencontres historiques, quand en 1966, il interprète Les Crayons de couleur devant nul autre que Martin Luther King.
Puis rapidement, le Bob Dylan français laisse entrer le blues dans la salle et reprend en français, des grands standards de la légende américaine : N’y pense plus, Dans le souffle du vent. « C’est mon ami et il m’a proposé de reprendre ses titres en français » nous dira-t-il, avec une simplicité déconcertante. Ses classiques immortels Le petit âne gris, La fille du Nord, Stewball viendront illustrer ses souvenirs et raviver les nôtres.
Et finalement, après une incursion en Amérique du sud – avec instruments capricieux à l’appui ! – Amélie Hall, audacieuse première partie, est venue le rejoindre pour le dernier segment, et le morceau que tout le monde attendait, Santiano.
Nous avions rendez-vous avec le chanteur et nous avons rencontré l’homme. Au moment de partir, ils nous lancent un « À la prochaine » avec – j’en suis presque sûre – beaucoup d’émotions dans ses beaux yeux bleus. Hasta luego, l’ami !
HUGUES AUFRAY – VISITEUR D’UN SOIR
Samedi, 24 novembre | Maison Symphonique (Montréal)
Dimanche, 25 novembre | Salle Odyssée (Gatineau)
Lundi, 26 novembre | Salle Maurice O’Bready (Sherbrooke)
Mardi, 27 novembre | Salle Le Zenith (St-Eustache)
Jeudi, 29 novembre | Complexe JC Perreault (Saint-Roch-de-l’Achigan)
Vendredi, 30 novembre | Théâtre du Cégep (Trois-Rivières)
Samedi, 1er décembre | Palais Montcalm (Québec)
accompagné de Georges Augier de Moussac et Max-Pol Delvaux.