L’un des plus anciens groupes de musique traditionnelle québécoise en activité, La Bottine souriante, est de retour avec un nouvel album, intitulé Domino! C’est le premier disque de cette formation, depuis Appellation d’origine contrôlée, lancé en 2011. Les chansons à répondre et reels, appuyés de podorythmie et d’arrangements de cuivres, de cette cuvée 2023, seront au coeur du spectacle de LBS au Club Soda, le 1er décembre. L’inlassable Bottine est d’ailleurs en tournée et compte bien maintenir une certaine cadence, au moins jusqu’à son cinquantième anniversaire qui arrive à grands pas!
Comment expliquer pareille longévité, alors que les plus récents indicateurs font état d’un désintéressement général pour la musique québécoise ? «La Bottine fait partie des meubles et c’est un privilège!», estime David Boulanger (violon, voix et podorythmie). «On est chanceux parce que les anciennes chansons du groupe sont encore très en demande, tellement elles ont marqué nos partys!» Pas de doute, les spectacles fort courus de cette formation ont longtemps été incontournables à l’approche du temps des Fêtes.
Aujourd’hui encore, jeunes et moins jeunes prennent plaisir à s’époumoner en chantant Martin de la Chasse-galerie (écrite par Michel Rivard), Dans nos vieilles maisons (écrite par Muriel Millard), sans oublier «C’est la toure toure toure, la tourtière!» (écrite par Lionel Daunais). Ces grands succès de La Bottine souriante remontent aux années 1990, alors qu’Yves Lambert était la figure de proue du trad québécois, aux côtés de Michel Bordeleau. Depuis ce temps, le moins qu’on puisse dire, c’est que Y’a ben du changement, comme on le chantait déjà sur le tout premier album de cette formation.
La Bottine d’aujourd’hui

Monsieur Boulanger, arrivé à La Bottine en 2006, fait équipe avec une dizaine d’artistes dont Jean-François Gagnon-Branchaud qui est lui aussi à la voix, au violon et à la podorythmie.
Mathieu Gagné est à la contrebasse, Olivier Salazar, au piano et Éric Beaudry, à la voix, à la podorythmie et à divers instruments dont le bouzouki irlandais.
Louis-Simon Lemieux joue de l’accordéon et de l’harmonica.
Le saxophoniste Jean Fréchette signe les arrangements d’une section de cuivres où l’on retrouve Robert Ellis au trombone basse, ainsi que le tromboniste André Verreault et le trompettiste Jocelyn Lapointe.
Seule «survivante» des années d’or de la Bottine, Sandy Silva est toujours sur scène avec sa «danse percussive» qui aura contribué à la magie des spectacles légendaires de ce groupe.
Ces joyeux lurons reprennent la route en cette fin d’année. Ils s’arrêteront, entre autres, à la Salle André-Mathieu, à Laval, le 22 décembre.
Par la suite, ils iront au Théâtre Capitole de Québec, le 26 janvier 2024.
Au programme : des chansons du nouvel album et des classiques de La Bottine. «Les gens en redemandent ! Alors, nous répondons à leur appel», résume David Boulanger qui commence déjà à penser aux célébrations de 2026. «On va célébrer le 50e de La Bottine souriante, ça c’est certain!» Pour l’instant, le projet est à l’état embryonnaire.
Domino! Le swing de la Bottine est intact!
Le nouveau disque de La Bottine souriante compte 11 morceaux qui s’inscrivent dans la continuité de ce groupe qui a su allier la chanson traditionnelle et les cuivres. Leurs admirateurs ne seront pas déroutés. Ça swing! Les arrangements qui mettent en valeur de nombreux instruments, sont pétillants! Les rythmes sont énergiques! Les mélodies sont accrocheuses, à commencer par l’efficace Tralala, où le refrain s’entremêle à un air de violon composé par David Boulanger et inspiré d’une tarentelle (danse populaire italienne).
Collaborations avec des musiciens étrangers
Plus encore, cette fois-ci, La Bottine a fait appel à des musiciens étrangers, soit : l’accordéoniste irlandaise Sharon Shannon, ainsi que l’accordéoniste italien Ricardo Tessi et le Suédois Erik Rydvall (violon et nyckelharpa, aussi nommé «vièle à clavier» ou violon à clavier «keyed fiddle»). Une pièce de chacun de ces compositeurs est interprétée dans le style du groupe québécois.
On rend aussi un bel hommage à Tex Lecor avec une reprise bien sentie du P’tit Bal de chez Jos Brûlé.
Enfin, ce voyage musical se termine avec rien de moins qu’une chanson de Gilles Vigneault : Pour oublier, qui fut interprétée par Marthe Fleurant.
Cela dit, Domino! n’offre pas de joyaux tels Le reel des soucoupes volantes ou Le rap à ti-pétang. Par contre, plusieurs des vers d’oreille de ce 13e disque en 47 ans d’existence de La Bottine souriante se tailleront sans doute une place sur les listes de lecture des amateurs de musique traditionnelle. Ce retour inespéré, sur disque et sur scène, est un événement en soi!
À noter que Domino! sera disponible en format CD et sur différentes plateformes, à compter du 17 novembre 2023.
La Bottine souriante
Au Club Soda
Le 1er décembre 2023, à 20h