Après avoir joué à guichet fermé en avril dernier, la comédie musicale «Bonnie and Clyde» revient au Mainline Theatre du 6 au 8 septembre prochain. Première production de la nouvelle compagnie Contact Theatre, ce spectacle est un petit bijou grâce à ses chansons de Frank Wildhorn (musique) et Don Black (paroles), et surtout un livret de Ivan Menchell riche en action et émotions basé sur la vraie histoire du fameux couple de criminel. J’ai vu la première version en avril dernier et malgré des moyens limités, la production a su recruter de jeunes interprètes de talents locaux pour créer un spectacle touchant et énergique. Le bouche à oreille s’est amplifié dès les premières représentations et ils ont dû refuser des spectateurs, d’où un retour sur scène pour ceux qui auraient manqué «Bonnie and Clyde».

Contact Theatre a été créé par Ally Brumer (production) et Debora Friedmann (mise en scène et chorégraphies) dans le but de rendre accessible des comédies musicales de Broadway plus marginales mais tout aussi fascinantes à voir. Dix jours avant la Première, j’ai discuté avec l’interprète de Bonnie, Camille Cormier Morasse, qui me confiait ses impressions sur le spectacle et la façon de travailler avec Contact, qui lui a permis de «développer une chimie de famille et une complicité d’équipe». Pour en apprendre plus sur le spectacle, voici cette entrevue avec l’interprète de Bonnie, Camille Cormier Morasse.
Quelle a été ta réaction d’apprendre que tu allais jouer une légende de l’histoire du crime?
J’étais vraiment contente de pouvoir interpréter un personnage qui joue entre le criminel et l’amour. Bonnie est une jeune fille innocente qui veut atteindre ses rêves de devenir une star, tandis que Clyde est un vrai criminel recherché. Elle tombe en amour avec Clyde et décide de le suivre dans le crime parce que l’amour est plus fort que tout.
On sait que Bonnie and Clyde étaient des criminels connus, mais qu’est-ce que le spectacle nous apprend de plus?
C’est surtout cet aspect amoureux et qu’ils formaient avant tout un couple. On apprend comment c’est possible de s’aimer tout en faisant des crimes ensemble. On voit tout ce que l’amour peut nous pousser à faire et de comprendre comment ils se sont rendus là. Dans le spectacle, il y a beaucoup de faits réels, comme les lieux, les vols et plusieurs personnages. Par exemple, Blanche, la belle-soeur de Clyde et Buck, son frère sont basés sur de vraies personnes. Il y a d’ailleurs une belle relation amour-haine entre Bonnie et Blanche qui est développée. Mais il reste que c’est une comédie musicale et on a ajouté plusieurs éléments à travers tout ce réalisme.

Parle moi de ton personnage de Bonnie.
Bonnie est mon personnages préférée à jouer depuis mes débuts. La première raison, ce sont pour ses chansons que j’adore. Ensuite pour la complexité de jouer sa dualité entre l’amour et le crime que j’ai découvert il y a quelques années lors d’une lecture de cette pièce en français. Bonnie est étrangement un personnage qui est proche de moi, sans le côté criminel évidemment. Je m’identifie à cette attitude d’être déterminée et de vouloir accomplir ses rêves.
Qui est Clyde pour Bonnie?
Clyde c’est sa vie pour Bonnie. Elle croit que Clyde peut l’amener plus loin dans ses rêves à elle, mais ce n’est pas ce qui se passe. Elle reste avec lui parce qu’il compte plus que tout pour elle et leur couple est solide malgré tout ce qui se passe autour. Je pense que Clyde est aussi en amour avec Bonnie, mais pour lui c’est pas ce qui passe en premier. Mais son amour pour Bonnie lui fait prendre d’autres chemins parfois qu’il n’aurait pas pris s’il avait été seul.
Quelle est ta scène préférée ou celle dont tu es la plus fière?
Une des scènes finales, quand Bonnie et Blanche s’engueulent en attendant Buck et Clyde, ce qui mène à la chanson «Dyin’ Ain’t So Bad». J’ai tellement de plaisir à faire cette scène et chanson parce que c’est intense en émotion et qu’il y a une connexion spéciale avec Julia qui joue le rôle de Blanche. J’aime aussi beaucoup la scène avec Clyde quand il revient de faire son premier meurtre et qu’il l’annonce à Bonnie, ce qui mène à la chanson «Too Late to Turn Back Now» qui est riche en émotion et en intensité.
«Bonnie and Clyde» est un spectacle de 2 heures (avec entracte) qui bouge avec de l’action mais aussi de l’émotion. Les musiques sont peu connues du grand public mais très agréables à découvrir, surtout avec un orchestre de six musiciens sur scène. Si c’est comme en avril dernier, les billets vont s’envoler rapidement et il est recommandé de réserver d’avance. Je recommande ce spectacle, surtout que c’est une comédie musicale qu’on n’a pas l’occasion de voir jouer souvent.

et Mike Mastromonaco (Buck)
Équipe de création
Production: Ally Brumer et Maya Radhakrishna
Mise en scène et chorégraphie: Debora Friedmann
Direction Musicale: Corina Vincelli
Direction technique: Miles Keily-Baxter
Décors: Kenzia Dalie
Sonorisation: Evan Brown
Éclairages: Malika Pharand
Accessoires: Alizee Millot
Maquillages et coiffures: Simone Michelle
Costumes: Jess Beyer et Adrienne Gantenberg
Direction d’orchestre: Nick Gallant
Distribution
Camille Cormier Morasse (Bonnie), Joel Bernstein (Clyde), Julia Kennific (Blanche), Mike Mastromonaco (Buck), Daniel Wilkenfeld (Ted), Justin Calla (Sheriff), Corina Vincelli (Preacher), Lindsay Milner (Cumie), Bryan Libero (Henry), Leya Gervais (Emma), Elizabeth Hendy, Mégane Valliere, Hannah Lazare, Dylan Stanley, Lucas Amato, Abigail McCrory (jeune Bonnie), Cameron Saibil (jeune Clyde).
Orchestre
Nick Gallant, Ian Baird, Elijah Baker, Kevin Bourne, Lisa Trubiano-Arnold, Noah Century, Meiling Fong.
Présenté en anglais du 6 au 8 septembre 2019 (à 19h30 sauf dimanche à 18h30) au Théâtre Mainline (3997 boulevard St-Laurent à Montréal).
Billets (30$) au http://www.mainlinetheatre.ca/en/spectacles/bonnie-clyde-the-musical ou à la billetterie 514-849-3378.
13 ans et plus. Attention: pas de retardataire de plus de 10 minutes.
Photos: Joshua Faier