Nous avons été émus par le témoignage de Sébastien Sinclair sur Facebook suite au spectacle des Cowboys fringants.
Il nous a donné la permission de publier ses mots.
Gratitude!
La direction de Les ArtsZé
Les Cowboys fringants, pour ce que ça vaut… J’hésite toujours un peu à écrire, parce tsé, à quoi ça sert? Mais bon. En regardant les images du spectacle des Cowboys fringants au Festival d’été de Québec, comme plusieurs, je me suis mis à pleurer.
Un bout d’Amérique
En regardant Karl Tremblay sur scène, j’ai été happé par l’immensité de ce qu’ils sont, de ce qu’ils ont été, pour moi, pour nous, pour ce quelque chose comme un peuple que nous formons. Les Cowboys, c’est bien plus qu’une étoile filante dans le firmament québécois. C’est une fleur qui a poussé dans le ciment.
Notre bout d’Amérique pleure. Les Cowboys ont toujours été dans ma vie. Quand ça allait bien. Quand ça allait mal. Au bar l’Imprévu avec 40 personnes il y a 25 ans, au spectacle de la Saint-Jean, aux Francos avec 100 000 personnes. Mais surtout, tous ces jours, ces soirs, ces nuits. Ils ont été là. Avec de la grande chanson sur de petites genses (sic). Ils ont participé, avec ce regard tranchant, unique, cynique par moment, mais toujours pertinent, à façonner la compréhension que je me fais du monde qui m’entoure.
D’amour et d’intelligence
Ils nous ont chantés. Nous, notre peuple. Ils ont chanté ces genses (sic) ordinaires, leurs vies, leurs souffrances et leurs aspirations. Ce que peu d’artistes font désormais. Ce que nul artiste ne fait avec autant de talent, d’amour et d’intelligence. Ça prend beaucoup d’amour pour décrire avec compassion un peuple de colons qui tient avec de la broche.
Je me revois, si souvent.
Un spécial #6 après avoir closé le bar.
Du McDo après la manifestation.
Les vacances d’été au camping Ste-Germaine.
Dormir au motel Capri, pleurer de colère dans la ruelle Laurier, boire avec mon chum Rémi.
Vivre avec toé, ici-bas, dans les maisons toutes pareilles.
Je me vois raconter, Ti-cul, Hochelaga, la banlieue. C’est moi, c’est vous, c’est nous. Cette plume, cette musique, racontant notre insignifiante existence avec tellement de beauté qu’on en devient important. C’est grand, ça!

Toute ma vie
Les Cowboys, vous avez habité ma vie. Toute ma vie.
Vous m’avez fait rire et pleurer, boire et chanter.
Vous avez raconté le Québec, ses villes et ses campagnes, ses noces et ses campings, ses chalets et ses bars. Les épopées de notre peuple, ses frasques, sa grandeur et ses travers.
À travers vous, votre musique et vos chansons, nous avons existé pour un moment. Souhaitons-nous que pour cette fois, il y ait plus que des plaques de chars qui s’en souviennent.
«Malgré les vieilles amertumes
Et les amours qui passent
Les chums qu’on perd dans’ brume
Et les idéaux qui se cassent
La vie s’accroche et renaît
Comme les printemps reviennent
Dans une bouffée d’air frais
Qui apaise les coeurs en peine»
Les étoiles filantes
Les Cowboys fringants en quelques chansons
1. Toune d’automne, chanson emblématique du groupe qui parle du passage du temps et de la nostalgie des souvenirs.
2. Plus rien, chanson engagée critique à l’égard la société de consommation et l’individualisme.
3. Les étoiles filantes évoque les rêves, les espoirs et les désillusions de la vie.
4. En berne, à la fois touchante et revendicatrice, dénonce les injustices sociales.
5. Joyeux calvaire, chanson festive et rythmée sur les contradictions de la vie moderne.
6. La manifestation, chanson engagée qui encourage les gens à se battre pour leurs idées et leurs droits.
7. La grand-messe. chanson qui évoque la nature et les enjeux environnementaux.
Quelques-unes de nos photos : Sébastien Jetté Photographe