Dès 19h, des centaines d’admirateurs des Cowboys Fringants convergeaient vers le MTelus pour ces retrouvailles tant attendues ! Certains d’entre eux étaient allé voir les célèbres Repentignois au Centre Bell en novembre dernier, mais ils revenaient pour être plus près d’eux, dans une salle «plus intime»… façon de parler car 2 300 personnes ont chanté et dansé durant plus de deux heures, aux rythmes du spectacle Les Antipodes, ce samedi soir (4 juin). Compte-rendu d’une soirée pimentée de surprises…
Les années passent, mais les Cowboys et leurs chansons ne se démodent pas. L’univers à la fois ludique et revendicateur du groupe demeure rassembleur, comme en témoigne le MTelus rempli à craquer, une fois de plus. On ouvre le bal avec Les maisons toutes pareilles. Des admirateurs crient de joie ! On saute partout dans la salle ! On lâche son fou !
Karl Tremblay, JF Pauzé, Jérôme Dupras et Marie-Annick Lépine sont accompagnés de quatre musiciens dont le trompettiste Nicolas Boulay qui ajoute son grain de sel au joyeux délire ambiant! L’énergie est débordante sur scène et dans la salle ! Pas question de lésiner sur les décibels !
On souligne le 20e anniversaire de l’album Break syndical, avec l’incontournable Mon chum Rémi. Au-dessus de la scène : projections et animation des fameuses petites voitures caractéristiques de la pochette de cet important disque québécois. Après l’entracte, on aura droit à la douce et mélancolique Toune d’automne, ainsi qu’à La manifestation qui, deux décennies plus tard, rend toujours les danseurs frénétiques !
Suivront deux des meilleures chansons de l’album Les Antipodes, dont Ici-bas, que le groupe n’avait pas l’habitude d’interpréter sur scène, souligne Tremblay. Cet hymne à l’amour de la vie coûte que coûte prend une nouvelle résonance en ce temps incertain où la menace de la pandémie plane encore : «Tant que mes pieds marcheront / J’avancerai comme un con / Avec l’espoir dans chaque pas / Et ce jusqu’à mon dernier souffle»
Quant à L’Amérique pleure, on la dédie «à tous ceux qui ne se sont jamais fait dédier de chansons !» Ainsi va l’esprit des Cowboys qui n’oublient personne ! Pourtant, on prétend avoir oublié les paroles d’une chanson maritime qui était au programme. Pince-sans-rire, Tremblay entonne Je voudrais voir la mer (Michel Rivard). Toute la salle chante en choeur avec lui ! Espiègle, il enchaîne avec Hélène (Roch Voisine). Imaginez Karl Tremblay susurrant : «Hélène, things you do / Make me crazy about you / Pourquoi tu pars, reste ici / J’ai tant besoin d’une amie». C’est le délire dans la salle ! Ces délicieux moments de «karaoké» servent d’introduction à la fougueuse Marine marchande qui n’est pas sans rappeler la belle époque du groupe français Soldat Louis.
Les Cowboys savent s’amuser, ce qui ne les empêche pas d’être réalistes, voire cyniques. En ce beau soir de printemps, ils nous rappellent qu’au Québec l’hiver n’est jamais bien loin. On rit et on se rend compte que les paroles de L’hiver approche, écrite il y a 20 ans, sont restées brûlantes d’actualité : «Faut qu’j’fasse poser mes pneus d’hiver / Sur mon bazou couvert de rouille / Avec le gaz qui est toujours plus cher / Ils savent qu’ils nous tiennent par les couilles».
Au rappel, une autre pièce rarement jouée en spectacle, Pub royal de l’album Octobre, suivie de Joyeux calvaire, Awikatchikaën et Les étoiles filantes. Voilà pour la petite histoire d’un lumineux samedi soir !
Les Cowboys Fringants présentaient leur spectacle Les Antipodes au MTelus, le 4 juin 2022