La joie était visible et audible à la Maison symphonique, mercredi soir (9 février), alors que l’Orchestre symphonique de Montréal dirigé par le chef français Louis Langrée présentait son tout premier concert devant public en 2022. Conformément aux mesures sanitaires, 500 spectateurs ont pris part à ces retrouvailles. En attendant de pouvoir se produire devant une salle comble à compter du 2 mars, l’OSM dévoile un série de webdiffusions dont celle du concert historique sous la direction de Zubin Mehta capté le 5 février dernier.

Malgré les incertitudes liées à la pandémie, les artistes internationaux invités par l’OSM pour ce concert inaugural ont fait le voyage à Montréal. La violoniste néerlandaise Simone Lamsma a interprété le premier concerto pour violon de Bartók.
Loin des soirées où la toux des uns et des autres éclipsait parfois la musique, le public s’est montré silencieux et attentif durant cette oeuvre d’une vingtaine de minutes du célèbre compositeur hongrois. On a donc pu apprécier pleinement l’interprétation précise de madame Lamsma, alors que le violon est omniprésent dès la longue phrase qui ouvre le premier mouvement dans un climat qu’on pourrait qualifier de méditatif et dont l’intensité gagne progressivement tout l’orchestre.
Le deuxième et dernier mouvement fait apparaître des dissonances et des rythmes fluctuants caractéristiques de plusieurs oeuvres de Bartók. Une pièce exigeante exécutée par une violoniste visiblement en communion avec le chef et l’orchestre. Elle a d’ailleurs offert aux musiciens le bouquet de fleurs qu’on lui a remis après sa prestation.
Puis, ce fut l’envoûtante Symphonie n° 7 de Beethoven, dirigée par le fougueux Langrée, directeur musical de l’Orchestre symphonique de Cincinnati et directeur du Théâtre national de l’Opéra-Comique à Paris. Tout sourire, le chef aura communiqué son enthousiasme aux musiciens dont la cohésion n’a pas souffert du fait qu’ils ont peu joué ensemble au cours des derniers mois.
Il faut voir le chef français bouger ses doigts un peu comme on pétrit la pâte pour indiquer ses intentions aux différents pupitres. Tout sourire, Langrée s’en donne à coeur joie dans cette oeuvre qualifiée d’«apothéose de la danse» par Richard Wagner. Le troisième mouvement, entre autres, soulève chez certains spectateurs des dandinements d’épaules comme on en voit dans les concerts de musique pop. L’ovation du public de la Maison symphonique sera sans équivoque !
L’OSM a vu juste en offrant trois représentations de ce concert; chacune a affiché complet. Ajoutons que l’entrée en salle se déroule maintenant rondement. Autant le personnel de la Maison symphonique que les spectateurs ont appris. Chacun se prépare à présenter son billet et son passeport vaccinal. Il n’y a pratiquement pas d’attente. Même fluidité à la sortie de cette soirée qui s’est déroulée sans entracte.
Les rythmes irrésistibles de Bartók et Beethoven
Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune / Bartók : Concerto pour violon n° 1 / Beethoven : Symphonie n° 7
Orchestre symphonique de Montréal, Louis Langrée, dir. / Simone Lamsma (violon)
Maison symphonique / 9 février à 19h30 et 10 février à 10h30 et 19h30.
Les retrouvailles de l’OSM et Zubin Mehta

On pourra enfin voir et entendre les retrouvailles de l’Orchestre symphonique de Montréal avec Zubin Mehta qui a été directeur musical de l’OSM au début des années 1960, période durant laquelle l’OSM a réalisé ses premières tournées, devenant le premier orchestre canadien à se produire en Europe.
Ce concert qualifié d’historique a eu lieu le 5 février dernier, soit deux jours trop tôt pour que le public y soit admis. En effet, les salles de concert n’ont rouvert leurs portes que le 7 février. L’événement a toutefois été capté pour une webdiffusion qui sera disponible du 15 février au 8 mars.
Orchestre symphonique de Montréal / Zubin Mehta, chef d’orchestre émérite de l’OSM
Programme :
Photo du chef Louis Langrée / Crédit : A. J. Waltz