Pour son septième roman, Le garçon d’encre, Marie-Christine Chartier propose pour la première fois, une seule voix, une seule narratrice, Maxine, pour aborder, toujours avec sa plume authentique remplie de métaphores et d’allégories, des sujets profonds tels que le deuil, la dépression, la réconciliation, la famille, la guérison, l’amitié et l’amour.
Avec bienveillance, doigtée et sans jugement, l’autrice nous offre des personnages remplis de contradictions et de quêtes inassouvies et apporte des réflexions pertinentes et des dialogues qui nous bouleversent et une histoire qui nous émeut profondément.
Résumé : À la mort de son père, Maxine doit aller assister aux funérailles. C’est à contrecœur que la jeune femme retourne dans son village natal au Lac-Saint-Jean. Elle a fui la maison de son enfance six ans plus tôt et la retrouver la plonge dans de douloureux souvenirs qui la confronte à ses blessures mal cicatrisées. Maxine compte bien repartir aussitôt la cérémonie terminée. Toutefois, une surprise l’attend chez le notaire, lorsqu’elle apprend que son père a modifié son testament peu avant sa mort. Elle touchera son héritage qu’à condition de passer deux mois dans la maison familiale en compagnie d’Alex, un jeune homme que son père avait pris en affection. Malgré son irritation, elle se plie aux dernières volontés de son père. Sans se douter que sa vie en sera bouleversée et totalement transformée…
Marie-Christine Chartier est l’une de mes écrivaines favorites des dernières années. Sa plume sensible, authentique et poétique me touche profondément dans chacune de ses histoires. Les thèmes forts et complexes qu’elle aborde avec finesse et qu’elle décortique à coup de métaphores me font toujours du bien. Son plus récent roman, Le garçon d’encre, contient tous ces éléments et prouve à nouveau que cette autrice peut nous émouvoir avec cette histoire qu’elle a imaginée à ses dix-huit ans et qu’elle a enfin décidé d’explorer pour ce septième roman.
Contrairement à ses autres romans qu’elle avait écrits à plusieurs narrateurs, et donc plusieurs visions de l’histoire, cette fois-ci, nous sommes exclusivement dans la tête et la voix de Maxine qui tente de défaire un à un les nœuds de son passé pour espérer se libérer de ses secrets et ses fantômes pour accéder à une paix intérieure et aller de l’avant dans sa vie, qui stagne depuis six ans.
Pour nous faire comprendre son passé et ses relations complexes familiales et amicales, Maxine retourne avec le lecteur dans des moments précis de son enfance, où l’on revisite son amitié avec Jeannie, mais surtout ses relations familiales avec son père trop souvent absent et sa mère dépressive. Ce sont des souvenirs difficiles à se rappeler, puisque la jeune Maxine, enfant, se sentait démunie à aider sa mère à reprendre le goût à la vie. Il n’est pas surprenant que cela affecte la Maxine adulte et que celle-ci ait décidé de quitter sa région pour tenter d’éloigner ses douloureux souvenirs.
Lors de son retour à sa maison natale, pendant deux mois, elle cohabite avec Alex, qu’elle ne connaît pas, mais qui a été le dernier à côtoyer et à avoir un lien son père, alors qu’elle-même a refusé tout contact avec lui après la mort de sa mère. Donc, au contact d’Alex, elle apprend à mieux connaître son père, mais surtout, elle revisite son passé, reprend contact avec ses amis d’enfance, et fait la paix avec ses souvenirs.
Alors que l’on pense que le dénouement de cette histoire est tout tracé d’avance, un revirement de situation, à la Guillaume Musso, nous chavire et nous remet toute cette histoire dans une perspective nouvelle. Personnellement, j’ai trouvé cela un peu déroutant et j’ai une pointe de déception, par rapport à cette finale, mais je comprends que cela en fait une histoire encore plus poignante et envoûtante de cette façon.
Marie-Christine Chartier est une passionnée d’écriture. En plus d’être rédactrice pour diverses plateformes, elle est l’autrice chez Hurtubise de six romans qui ont tous connu un succès retentissant : L’allégorie des truites arc-en-ciel (2018), Tout comme les tortues (2019), Le sommeil des loutres (2020), La floraison des nénuphars (2021), En plein coeur de Saturne (2022) et L’éveil des érables (2023). Détentrice d’une maîtrise en psychopédagogie à l’Université Laval, elle a aussi joué au tennis de haut niveau aux États-Unis pendant six ans. Elle passe maintenant ses journées à écrire, entourée de ses animaux.
Date de parution : 1er aout 2024
Nombre de pages : 224 pages
Prix : 22.95$
Éditions Hurtubise : https://editionshurtubise.com/
Voici mon appréciation de ses romans précédents :
L’éveil des érables https://lesartsze.com/leveil-des-erables-un-roman-divertissant-sur-les-relations-de-couple-et-laccomplissement-de-soi/
Tout comme les tortues : https://lesartsze.com/tout-comme-les-tortues-coup-de-foudre-litteraire/
En plein cœur de Saturne : https://lesartsze.com/en-plein-coeur-de-saturne-un-roman-bouleversant-dauthenticite-qui-emeut-profondement/
La floraison des Nénuphars : https://lesartsze.com/la-floraison-des-nenuphars-un-roman-touchant-sur-les-hauts-et-les-bas-de-la-vie-de-couple/
Et Le sommeil des loutres : https://lesartsze.com/le-sommeil-des-loutres-un-roman-tout-en-finesse-et-touchant-a-souhait/