Quelle épopée ! Avec « Sans collier, Physiographie d’existences », Louise Bédard a orchestré un périple mémorable au cœur de son âme. Elle a célébré une mosaïque de visages, explorant les confins de son être avec une audace et une poésie fulgurantes.
Louise Bédard, icône de la danse contemporaine, a tracé un chemin exceptionnel, en tant que chorégraphe et interprète. En 2025, sa compagnie soufflera ses 35 bougies créatives. Pour ce jalon, elle revient à La Chapelle, lieu mythique où elle a présenté plus de dix spectacles entre 1990 et 2004. Avec « Sans collier, Physiographie d’existences », elle boucle un cycle vital, ouvrant un nouveau chapitre de son exploration artistique.
Durant les temps incertains de la pandémie, l’artiste a capturé son essence dans une série d’autoportraits saisissants. À travers une exploration photographique de corps féminins, réels et rêvés, la chorégraphe offrait hier soir à La Chapelle une visibilité vibrante à des trajectoires de vie marquées par les défis, les métamorphoses et les devenirs.
La danseuse a offert un moment de grâce pure, une visibilité tant convoitée, se lançant dans la physiographie d’existences avec une intensité bouleversante. Par son corps et son regard, elle a rendu hommage à ces figures et figurations, portées par les mots de Clarice Lispector.
Elle a trouvé dans « La découverte du monde » de Clarice Lispector, un livre patiné par le temps et les voyages, le point de départ de son exploration. Ce texte, un compagnon de création, a permis de donner corps à ces personae, ces personnages qui habitent son imaginaire, une cow-girl, une danseuse de claquettes perdue dans un menuet, une femme en or, etc.
La danse, vivante et expressive, a révélé l’âme d’une artiste lucide, en perpétuelle exploration de son art. Le travail de Marilène Bastien sur le décor et les costumes a enrichi le spectacle d’une dimension ludique et poétique, soulignant la subtilité des transformations chorégraphiques.
Cette célébration de la féminité, ancrée dans la chair et l’expérience, sera prolongée par une table ronde organisée par le CRILCQ le 27 mars, invitant à une réflexion profonde sur l’œuvre et ses résonances.
Photos : David Wong
25, 27, 29 mars